Art Africain

La collection Held
André Held, photographe et éditeur d'art, a commencé à collectionner les arts d'Afrique après la guerre, entre les années 1950 - 1960. Fort de ses très nombreux contacts dans les milieux artistiques, il trouve dans les galeries d'art spécialisées de Paris et de Bruxelles des objets qui le fascinent et qui forment le noyau de la collection présentée en ces lieux, objets ethnographiques, masques et statues provenant principalement d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Ouest. Dans ces années, l'intérêt naissant pour les arts dits « premiers » n'avait pas encore engendré les mouvements spéculatifs que connaissent les marchés aujourd'hui et qui porteront de nombreux pays et organismes à adopter une législation contraignante en vue de la protection du patrimoine d'Afrique : les objets étaient encore en vente libre, les galeries peu nombreuses mais de qualité, les prix abordables, choses impensables aujourd'hui.
Les pièces présentées dans ces salles proviennent d'achats effectués auprès de collectionneurs et galeristes tels Hélène Kamer (-Leloup), Maurice Nicaud, Jean-Michel Huguenin de Paris. Certaines d'entre elles ont une provenance prestigieuse (par ex. Charles Ratton pour le tabouret Dogon ou le brûle-parfum Yorouba). Quelques autres pièces proviennent d'achats effectués auprès d'antiquaires africains ; André Held est alors secondé par Pierre Meauzé, à l'époque conservateur du Département Arts africains du Louvre qui partage avec lui ses connaissances. En 1967 il publie en coédition avec la maison Hachette le volume de L'Art Nègre qui est traduit et diffusé en plusieurs langues. C'est encore par l'entremise de Pierre Meauzé qu'André Held entreprendra en 1974 un voyage au Nigeria pour y photographier sur mandat du ministre de la culture les collections du Musée de Lagos (notamment les fameuses pièces d'Ife), ce qui donnera lieu à la publication du livre « Two thousand years nigerian art » édité par Formes et Couleurs, Ecublens.
Les pièces Dogon de la troisième salle proviennent en partie de la collection de Jean Hermand, spécialiste des Dogon établi au Mali, ainsi que de la collection Dick. Quelquefois une pièce était vendue au profit d'autres achats ; c'est ainsi qu'une pièce majeure de l'art Dogon provenant de la collection Held se trouve aujourd'hui exposée au Museum Rietberg de Zürich.
André Held avait toujours exprimé le vœu que la collection soit rendue publique, avec une idée, peut-être utopique, que la maison d'Ecublens devienne, avec le temps, un centre de documentation et de recherche pour les étudiants, les chercheurs, les amateurs des arts d'Afrique.
Dans ses choix et ses réflexions, André Held a été secondé par son épouse Ursula, qui a participé activement à la constitution de la collection et qui s'est chargée de réaliser le voeu de son mari.

Ludo Rüsch

Aperçu de la collection